AREC’SOISES, AREC’SOIS CONFINÉS

Je confine, tu confines, il, elle confine,

Nous confinons, vous confinez, ils, elles confinent.

Confinerons-nous encore longtemps ?

Ah Dieu ! au temps béni des randonnées,

Que n’aurais-je donné pour rester flemmarder !

Et quand il fallait sortir, courir,

Chercher trois roses et deux freesias !

Le pire, regonfler les pneus du vélo

Demain, c’est la rando !

Et je ne compte plus les pages de ces livres

Que nous lisions pour en parler !

La cuisine, à dix autour du plan de travail

Un plat nous préparions pour pouvoir ensuite y goûter !

La photo nous parle d’ouvertures d’objectifs,

S’il fait beau tu fermes, s’il fait gris tu ouvres !

Et nous voilà en informatique créant un diaporama

Qui racontera nos aventures de retraités !

Tout ça c’était avant le confinement !

Confinerons-nous encore longtemps ?

Et quand nous pourrons : sortir, rêver, rouler,

Lire, créer, cuisiner et nous retrouver…

Alors, à ce moment, à ce moment seulement

Nous pourrons conjuguer ce verbe au passé.

Nous étions confinés… mais c’est du passé.

                                                                                                      Marie-Agnès Cottereau 19/04/2020 

Effets secondaires par Grand Corps Malade

En ces temps confinés on s’est posé un peu
Loin des courses effrénées on a ouvert les yeux
Sur cette époque troublée, ça fait du bien parfois
Se remettre à penser même si c’est pas par choix
Alors entre les cris d’enfants et le travail scolaire

Entre les masques et les gants, entre peur et colère
Voyant les dirigeants flipper dans leur confuse gestion
En ces temps confinés, on se pose des questions

Et maintenant…

Et si ce virus avait beaucoup d’autres vertus
Que celle de s’attaquer à nos poumons vulnérables
S’il essayait aussi de nous rendre la vue
Sur nos modes de vie devenus préjudiciables
Si on doit sauver nos vies en restant bien chez soi
On laisse enfin la terre récupérer ce qu’on lui a pris
La nature fait sa loi en reprenant ses droits
Se vengeant de notre arrogance et de notre mépris
Et est-ce un hasard si ce virus immonde
N’attaque pas les plus jeunes, n’atteint pas les enfants
Il s’en prend aux adultes responsables de ce monde

Il condamne nos dérives et épargne les innocents
Ce monde des adultes est devenu si fébrile
L’ordre établi a explosé en éclats
Les terriens se rappellent qu’ils sont humains et fragiles
Et se sentent peut-être l’heure de remettre tout à plat
Et si ce virus avait beaucoup d’autres pouvoirs
Que celui de s’attaquer à notre respiration
S’il essayait aussi de nous rendre la mémoire
Sur les valeurs oubliées derrière nos ambitions
On se découvre soudain semblables, solidaire
Tous dans le meme bateau pour affronter le virus
C’était un peu moins le cas pour combattre la misère
On était moins unis pour accueillir l’aquarius
Et si ce virus avait le don énorme de rappeler ce qui nous est vraiment essentiel

Les voyages, les sorties, l’argent ne sont plus la norme
Et de nos fenêtres on réapprend à regarder le ciel
On a du temps pour la famille, on ralenti le travail
Et même avec l’extérieur on renforce les liens
On réinvente nos rituels, pleins d’idées, de trouvailles
Et chaque jour on prend des nouvelles de nos anciens
Et si ce virus nous montrait qui sont les vrais héros
Ceux qui trimaient déjà dans nos pensées lointaines
Ce n’est que maintenant qu’ils font la une des journaux
Pendant que le CAC 40 est en quarantaine

Bien avant le Corona l’hôpital suffoquait
Il toussait la misère et la saturation
Nos dirigeants découvrent qu’il y a lieu d’être inquiets
Maintenant qu’il y a la queue en réanimation
On reconnaît tout à coup ceux qui nous aident à vivre
Quand l’état asphyxie tous nos services publics
Ceux qui nettoient les rues, qui transportent et qui livrent
On redécouvre les transparents de la république

Et maintenant…

Alors quand ce virus partira comme il est venu
Que restera-t-il de tous ses effets secondaires
Qu’est-ce qu’on aura gagné avec tout ce qu’on a perdu

Est-ce que nos morts auront eu un destin salutaire

Et maintenant…
Et maintenant…
Et maintenant…
Et maintenant…